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Interview Salomé Dupuy par Abigail C et Humberto R.
14/09/2023 13:55 em Littérature/Literatura

Retrouvez l'interview de notre élève Salomé Dupuy, primée pour sa nouvelle : Les danseurs de Sémur par Abigail C. et Humberto R. 

 

 

LES DANSEURS DE SEMUR

 

  Il était une fois, un jeune danseur, Jack, venait souvent à un parc nommé Le Parc de Sémur afin de s’entrainer pour ses ballets.

 

   Jack était un artiste passionné. Dans sa danse, il oubliait tout le reste. 

   Arrivé au parc de Sémur, le jardin et son lac lui semblaient si petits...

   Alors que, quand il dansait, Sémur n’était plus un petit jardin mais un véritable Champ d’Asphodèle, un jardin éternel où Jack continuait l’exploration du parc en reprenant aux divers endroits où il s’était arrêté de danser.

   Il lui était maintes fois arrivé de se cogner brutalement contre le tronc d’un des saules pleureurs qui entouraient le lac comme des gardes durant son exploration, ou même une fois,  Jack avait traversé le lac en tournant sur lui-même comme une toupie tout en effectuant quelques gracieuses pirouettes, la lumière de la Lune éclairant le long sillage de bulles blanches derrière lui, comme un projecteur éclaire un comédien. 

  

  Et puis, une fois, l’artiste rencontra ce qui s’avéra être sa future cavalière.

Un bon jour d’hiver,  Jack  fut attiré par une silhouette gisant, immobile, sous la glace (le lac avait gelé).

  Interpellé, il glissa (littéralement parlant) lentement vers l’élément qui avait attiré son regard...et puis se figea !

 

  C’était une femme, avec de longs cheveux roux ondulés, d’une beauté glaçante, de même que son visage pâle. 

  Elle ne paraissait pas frigorifiée mais, au contraire, en train de reposer en-dessous du mur de glace qui la séparait du danseur. 

 

  La pensant en danger, le jeune homme fit tout son possible pour briser la glace à la force de ses poings afin d’en sortir la jeune femme. 

  Mais ses efforts n’eurent que le succès de réveiller la « déesse des glaces » endormie là-dessous. 

 

  Celle-ci finit par sortir elle-même de son berceau, amusée par son soi-disant sauveur.

  Elle était élégamment vêtue d’un beau manteau noir boutonné, d’une écharpe d’un rouge aussi éclatant que celui de ses cheveux. Une magnifique bague glissée sur son annulaire brillait d’un vert marin de la même couleur que celle de ses yeux.

  Ébahi par l’apparition de la jeune dame, maintenant en face de lui, Jack ne se rendit pas compte que, tout autour d’eux, le lac s’était comme figé, naturellement. Tout comme le continu naturel du temps. La « déesse des glaces » se nommait Esor de Sémur

 

  Pour Esor, Jack n’était qu’un cavalier avec qui passer du bon temps. Mais pour celui-ci, c’en était une toute autre affaire. 

 

  Lorsqu’ils dansaient sur leur piste, qui n’était autre que le lisse et splendide lac gardé par les saules pleureurs et éclairé par les lucioles et la Lune, le danseur ressentait en lui une puissance et une admiration sans bornes face à la jeune fille qui dansait avec lui. 

 

  Et puis le temps passa. Et puis arriva une nouvelle période d’hiver où le danseur fut malheureusement tué par un chasseur, ivre. Il tomba dans l’eau, brisa le gel et fut recouvert de  glace.  

 

  Esor, qui avait l’habitude de trouver son ami dans le monde du dehors, le chercha, le chercha et le chercha encore, pendant...beaucoup de temps ! 

 

  Toute triste et meurtrie qu’elle était par ce qu’elle pensait être la « disparition » de son ami, elle retourna dans le parc puis continua sa vie en essayant de l’oublier. 

 

  Elle y parvint. Presque. Presque jusqu’au moment où, se promenant dans le parc, elle le trouva. 

 

  Jack était allongé sous la glace, paisible, reposé. Elle pleura, de joie. Et puis elle s’allongea  à ses côtés et s’endormit.

 

  Dans un lieu baigné de lumière, un sol plat et d’un blanc éclatant dont on ne voyait pas l’horizon, ils se retrouvèrent dos à dos, puis se retournèrent simultanément. Jack l’attendait. Depuis tout ce temps, il l’attendait, tout sourire, nullement inquiet. Et puis…automatiquement, ils se joignirent l’un à l’autre et poursuivirent leur valse infinie.

 

 

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